Mort de Tony Allen, Quelle est la vraie cause?

Le batteur de légende et co-créateur de l’afrobeat Tony Allen est mort à l’âge de 79 ans, à Paris. Les causes de son décès demeurent inconnues pour le moment. Sur les réseaux sociaux, les hommages à cet artiste engagé et extrêmement prolifique se multiplient.

Le jeudi 30 avril, le musicien nigérian Tony Allen est décédé à l’âge de 79 ans à Paris. La triste nouvelle a été annoncée par son manager Eric Trosset. « On ne connaît pas exactement la cause du décès », a-t-il indiqué, tout en précisant sa disparition soudaine n’est pas liée au Covid-19. « Il était en pleine forme, c’était assez soudain. Je lui ai parlé à 13 heures, puis deux heures plus tard il était pris d’un malaise et a été transporté à l’hôpital Pompidou, où il est décédé », a-t-il précisé à l'AFP. Tony Allen vivait à Courbevoie, en région parisienne.

Aux côtés de son compatriote Fela Kuti, le batteur et directeur musical a donné naissance à l’afrobeat, courant phare de la musique africaine du XXe siècle mêlant jazz, funk et polyrythmie yoruba. Avec leur groupe Africa 70, les deux artistes devinrent de véritables symboles pour la lutte des libertés sur le continent africain. Entre 1969 et 1980, le groupe sortit pas moins d'une quarantaine d’albums.

Un artiste prolifique et sans frontière.

Tony Allen a également collaboré avec l’artiste britannique Damon Albarn au sein du groupe The Good, The Bad & The Queen, formé en 2006. Il est également le batteur principal de l’album Politics de Sébastien Tellier, qui permit au musicien français d’acquérir une véritable reconnaissance au sein du grand public. Brian Eno avait déjà affirmé que Tony Allen était « le meilleur batteur qui ait jamais vécu ». Un constat qui perdure aujourd'hui, alors que les hommages au regretté musicien affluent sur la Toile.

Biographie de Tony Allen.

Tony Allen a été l'un des pionniers de l'afrobeat avec son maître et ami Fela Anikulapo-Kuti, dont il était le batteur et directeur artistique de 1968 à 1979. Fela a déclaré que «sans Tony Allen, il n'y aurait pas d'afrobeat ». Il est aussi décrit par Brian Eno comme peut-être le plus grand batteur qui ait jamais vécu.

Vers le milieu des années 1960, les deux compères effectuent une tournée aux États-Unis. Le pays est bouleversé par le mouvement de revendications des Afro-américains. Martin Luther King, Malcolm X, le Black Panther Party… Les jeunes musiciens nigérians y font leur apprentissage politique, en grande partie grâce à leurs « sœurs ». De cette prise de conscience naîtra un des courants fondamentaux de la musique africaine du xx siècle : l'afrobeat. Un groove et des textes engagés, un mélange entre rythmes traditionnels et puissance électrique, une recette infaillible dont le creuset est le Nigeria.

Mais très vite des dissensions apparaissent entre Tony et Fela, qui se radicalise politiquement et devient le champion du panafricanisme, le pourfendeur de la corruption et de l'exploitation du continent noir par les multinationales. Tony Allen préfère partir vers des champs musicaux plus expérimentaux. C'est ainsi qu'il se retrouve sur le label Comet Record, fondé par deux jeunes Français proches de l'electro, et qu'on verra à ses côtés des musiciens tels que Doctor L, les frères Belmondo ou Ali Boulo Santo.

En 2004, il enregistre la batterie sur la plupart des titres de l'album Politics de Sébastien Tellier. Titre phare de l'album, La Ritournelle remporte un franc succès et apporte à Sébastien une relative notoriété.

En 2005, il revient aux sources avec un album très roots Lagos No Shaking (Lagos ne tremble pas), enregistré sur place au Nigéria sur le label Honest John Records. Cette maison de disques vient d'être créée par un amateur de musique africaine, par ailleurs célèbre musicien pop anglais : Damon Albarn, leader de Blur et de Gorillaz.

En 2006, Damon Albarn forme un supergroupe, The Good, the Bad and the Queen, qui comprend Damon Albarn, Tony Allen, Simon Tong ainsi que Paul Simonon, ancien bassiste de The Clash.

En 2008, Allen enregistre sa version de la chanson Where the Streets Have No Name du groupe rock U2 disponible sur l'album In the Name of Love : Africa Celebrates U2, sorti en 2008.

En 2009, Tony Allen enregistre avec Jimi Tenor l'album Inspiration Information, vol. 4.

En 2010, Tony Allen participe au titre They Don't Know sur l'album Confessions d'un enfant du siècle, vol 3 de Rockin' Squat.

En 2012, Tony Allen sort avec Damon Albarn et Flea sous le nom du supergroupe Rocket Juice and The Moon un album du même nom aux sonorités funk et afrobeat. Le projet est annoncé dès 2008, mais chacun des membres est occupé sur d'autres projets. Damon Albarn annonce officiellement le projet le 27 octobre 2011. Le groupe joue pour la première fois sur scène le 28 octobre 2011 au Cork Jazz Festival à Cork en Irlande.

Vivant en France à Courbevoie, il meurt le 30 avril 2020, à 79 ans, dans un hôpital parisien.

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